Lors de la saison estivale, il est de plus en plus fréquent de voir hissé le pavillon violet annonçant la pollution et la fermeture des plages pour risque sanitaire.
Quelles sont les conditions qui entrainent cette décision par Arrêté Municipal ?
Le risque sanitaire évoqué est basé sur deux paramètres uniquement bactériologiques. Le contrôle exige dans le cadre de la réglementation européenne de détecter « les entérocoques intestinaux et Escherichia coli ». Ces bactéries d’origines fécales sont responsables de l’augmentation du risque de contracter une infection dans l’eau (gastro-entérite, otite, infection cutanée, conjonctivite, sinusite, cystite…).
Nous remarquons que la pollution chimique n’est pas analysée dans le contrôle des eaux de baignade.
Comment en 2021 avec notre niveau technologique peut-on encore trouver des germes fécaux et bactériologiques dans nos eaux de baignade ?
La plupart du temps, la pollution de l’eau est liée aux intempéries.
Cela est dû à notre système d’égout majoritairement Unitaire. Dans ce cas, les eaux pluviales (plutôt propres) sont mélangées aux eaux usées contrairement au réseau dit séparatif où elles sont séparées.
Cela sature nos Stations d’Epuration, qui n’ont plus la capacité de traiter cette surcharge, et des eaux chargées de polluants chimiques et bactériologiques se déversent dans les rivières et l’océan.
De plus, nos STEP datant des années 90 ont été prévue pour une population estivale qui double mais actuellement la population est multipliée par 5 ou 6 ainsi les eaux usées non traitée sont rejetées directement dans le milieu
Si des infractions sont constatées par l’ARS, la plage risque d’être dégradée d’où les fermetures préventives décrétées par les municipalités pour masquer les insuffisances. Notons que l’ARS effectue seulement 20 contrôles par plage pendant la saison estivale et rien le reste du temps .
« Comment en 2021 avec notre niveau technologique peut-on encore trouver des germes fécaux et bactériologiques dans nos eaux de baignade ? »
Bonne question, qui pouvait déjà se poser depuis au moins du siècle dernier (https://www.ladepeche.fr/article/2003/06/26/132824-le-pavillon-noir-flotte-au-dessus-de-59-plages.html) donc depuis près d’un quart de siècle.
L’abandon de cette lutte par Surfrider foundation, probablement sous la pression du lobby touristique, fut un constat amer de la victoire totale de l’argent-roi dans cette période de triomphe du Nouvel Ordre Mondial. Maintenant que ce dernier s’est effondré, peut-on espérer une prise de conscience minimale des problèmes environnementaux ?
Malgré les signes sinistres d’asservissement des pensées depuis mars 2020, disons-nous que oui, car l’espoir fait vivre.