Dans l’ouvrage Memento de planctonologie de Jean d’Elbée, l’auteur rapporte, dans une étude portant sur les TIAC (Toxi-infections alimentaires collective) sur la période 1996-2010 en France, que les virus représentent 45% des TIAC, les microalgues de type dinoflagellé 22%, les entérobactéries 10%. Cela est suivi par le réseau Rephy (Réseau de Surveillance du Phytoplancton et des Phycotoxines).
Nous devons donc comprendre pourquoi les problèmes se multiplient et ce que nous pouvons faire pour les éviter.
Dans le contexte d’accroissement général de la population humaine et particulièrement sur nos côtes, les apports en zone côtière d’éléments nutritifs (Azote et Phosphate) d’origine diverses (engrais agricoles, rejet d’effluents de station d’épuration, effluents d’élevage, lessivage des sols, ruissellement …) stimulent la croissance de certains végétaux comme les microalgues (=phytoplancton) ou les macro-algues. Les principaux vecteurs de ces apports sont les cours d’eau et les rejets de station d’épuration.
Nous vous en parlons souvent dans Vague Toxique, les conséquences de ces rejets de substances nutritives c’est l’eutrophisation des milieux aquatiques. Selon la saison et les conditions environnementales, l’eutrophisation se caractérise par la prolifération de certaines espèces végétales (algues vertes, phytoplancton parfois toxique) au dépend d’autres et contribue à la perte de biodiversité. Le changement climatique est un facteur aggravant et la prolifération du phytoplancton toxique Ostreopsis sp., est une manifestation de l’eutrophisation des eaux littorales basques au même titre que le liga décrite par les pêcheurs ou la prolifération d’algues vertes.
Ostreopsis sp : Il s’agit d’un genre de dinoflagellés (phytoplancton) de la famille des Gonyaulacaceae présent dans l’environnement maritime. Le genre Ostreopsis compte une dizaine d’espèce dont Ovata et siamensis et sont capables de produire des analogues de la toxine palytoxine telles les ovatoxines ostreocines et mascarentoxines Il s’agit d’une neurotoxine susceptible de provoquer des irritations cutanées, oculaires, muqueuses, de la fièvre et une gêne respiratoire. La contamination se faisant par contact direct dans le milieu marin ou inhalation des embruns (aérosols marins, chargés en phycotoxines), ou consommation des produits de la pêche contaminés ((cf Memento de planctonologie)
Ovata ou Siamensis : là n’est pas le problème.
Vous pouvez voir la multiplicité des risques toxiniques liés aux eaux polluées dans la Note à la fin de l’article. En Adriatique, où le liga est présent, les chercheurs ont établi un lien entre les concentrations d’Ostreopsis et les rejets de station d’épuration (Source) Notre système d’épuration des eaux usées doit donc être à la hauteur des enjeux touristiques et économique de notre littoral. Nous réitérons notre demande réalisée auprès du Président de la CAPB Mr Etchegaray et du député Mr Bru mais qui n’a pas abouti : la mise en place urgente d’états généraux de l’assainissement, pour un respect de la directive européenne : Directive n° 2000/60/CE du 23/10/00
NB : Avec la détérioration des milieux aquatiques, en plus d’Ostreopsis, les risques sont multiples
Source : Memento de planctonologie de Jean d’Elbée ; Chapitre 11
Microalgues excrétrices de toxines
Type PSP : toxines paralysantes (en anglais PSP, Paralytic Shellfish Poison Dinoflagellés des genres Alexandrium, Gonyaulax, Gymnodinium et Pyrodinium,
Type ASP toxines amnésiantes (en anglais ASP, Amnesic Shellfish Poison), produites par les diatomées du genre Pseudo-nitzschia
Type NSP Toxines neurotoxique NSP ( neurotoxic shellfich poisoning) Causée par un dinoflagellé karenia Brevis
Bactéries et virus
Cyanobactéries qui libèrent des toxines dans le milieu aquatique et peuvent aussi donner des signes proches de ceux décrits plus haut
Par des bactéries (vibrion cholérique et apparentés) Escherichia coli et entérocoque (celles suivies lors de la surveillance des plages ) mais aussi des virus de type Noro. , sapo. , rota …
Je suis passé sur votre site à la suite d’un Nième épisode d’irritation cutanée après un bain à Anglet, depuis plus de 10 ans que ça a commencé à m’arriver. De guerre lasse, j’en avais abandonné le plaisir régulier et retournais à l’eau à de rares occasions pour constater les mêmes problèmes : picotements sur peau dans l’eau, et problèmes d’infection cutanée légère, laryngites (je suis sensible) et otites que je que très rarement eux auparavant.
Trouver une info sur internet n’est pas toujours chose facile, y compris quand cette info vient de près de chez soi. Votre site est très bien renseigné et j’y ai accédé par un biais original : la prolifération d’articles sur les algues toxiques en début août 2021. Pourquoi une telle prolifération journalistique ? Est-ce un soudain intérêt des medias pour les algues toxiques ? Que nenni, car les medias ne s’intéressent en ce moment qu’à ce qui concerne les cas de Covid-19. Or des symptômes d’ordre respiratoire liés à l’exposition aux ostreopsis ont été liés par focalisation intellectuelle obsessionnelle au Covid-19 au début du mois d’août.
N’est-il pas cocasse que la soudaine célébrité de votre site qui soulève de réels problèmes de santé et d’environnement, occultés par les autorités pour des raisons politico-économiques, soit liée à un problème viral banal que les mêmes autorités cherchent à monter en épingle par tous les moyens pour des raison également politico-économiques ?
Plutôt dérisoire et pathétique, notre civilisation humaine, non ?